La France est le pays qui compte le plus grand nombre de chasseurs au sein de l’Union Européenne. Ainsi 1,1 millions de Français s’adonnent à ce loisir barbare qui ne laisse généralement aucune chance à l’animal traqué. Le nombre de chasseurs diminue chaque année.
DE QUOI S’AGIT-IL ?
La chasse est un loisir qui consiste à tuer pour le plaisir. Certains appellent cela un sport, une tradition, ou une nécessité de régulation.
Il est vrai qu’il est toujours difficile d’admettre d’avoir pour hobby le meurtre d’êtres vivants, d’autant plus lorsque le plaisir est là et revendiqué ! L’argument habituel est celui de la régulation, du surnombre, de la préservation de l’équilibre cynégétique. La chasse est pourtant responsable de la disparition d’un grand nombre d’espèces animales (33% des espèces qui ont disparu de la Terre) et si cet argument devait être appliqué à toutes les espèces de cette planète, c’est l’humain qui arriverait en tête de liste niveau surpeuplement !
DIFFÉRENTS TYPES DE CHASSE
Chasse à courre
La vénerie, pratiquée par des chasseurs à pied ou à cheval, consiste à poursuivre un animal sauvage (cerf, daim, chevreuil, sanglier, renard,…) avec une meute de chiens, jusqu’à sa prise. Une fois encerclée et épuisée, la victime sera achevée à l’aide d’une dague ou d’un fusil. Il arrive également que l’animal soit déchiqueté encore vivant par les chiens. Particulièrement cruelle, la plupart des pays européens ont interdit la chasse à courre : l’Allemagne en 1950, la Belgique en 1995, l’Ecosse en 2002 et même l’Angleterre en 2005, alors qu’il s’agit du pays d’origine de la vénerie !
Le déterrage ou « vénerie sous terre »
Cette pratique de chasse est extrêmement cruelle. Les déterreurs insèrent des chiens dans le terrier et bouchent les entrées. Les chiens doivent acculer l’animal au fond du terrier le temps que les déterreurs creusent un trou. Ensuite, les animaux sauvages (blaireau, renard, ragondin) seront « arrachés » de leur terrier avec des pinces en fer, puis généralement tués à la dague ! Les déterreurs créent même des championnats de déterrage !
Le braconnage
Avec la complicité de l’État et des autorités locales, la France reste un territoire où les chasseurs braconniers sont protégés. Sous la pression des chasseurs, la ministère de l’environnement ferme les yeux sur les infractions, élargit les périodes de chasse (oies) et fait preuve d’une grande tolérance vis-à-vis des contrevenants.
C’est le cas du Bruant Ortolan dans le département des Landes, petit passereau capturé pour être mangé, bien qu’il soit protégé depuis 1999.
Cependant le vent tourne et 11 braconniers ont dû payer des amendes en 2016. C’est le travail de terrain de l’association CABS qui a permis de démanteler un réseau de pièges et de signaler les propriétaires. Une coopération de la gendarmerie locale, et le soutien de la LPO a abouti à un procès équitable sur lequel, cette fois ci, le préfet n’a pas pu intervenir en la faveur des chasseurs-braconniers.
Lâcher de gibier
En France, plus de 8000 éleveurs de gibiers fournissent aux chasseurs plus de 20 millions d’animaux par an. Élevés au contact de l’homme, ces animaux sont incapables de s’adapter au milieu naturel ou même de fuir les humains.
Animaux élevés annuellement en France :
– 14 millions de faisans
– 5 millions de perdrix grises et rouges
– 1 million de canards colverts
– 120 000 lièvres
– 10 000 lapins de garenne
– 500 tonnes de viande de cerfs
– 170 tonnes de viande de daims
Et parmi les animaux lâchés, beaucoup proviennent d’importations des pays de l’Est. Ces chiffres sont donc très inférieurs au nombre d’animaux lâchés dans la nature ! Le lâcher de gibier est en outre une source importante de diffusion de maladies dans un milieu sain et de destruction des individus indigènes. De plus, cela pose un gros problème génétique, car ils détruisent la souche sauvage en s’hybridant…
Piégeage
Le piégeage concerne les espèces classées « nuisibles ». La liste des espèces varie d’un département à l’autre et elle est fixée par arrêté ministériel et préfectoral.
Beaucoup de pièges sont douloureux pour l’animal. Les animaux attrapés dans les collets à arrêtoir se blessent en essayant de partir (il arrive que des animaux meurent pendus). Certains, pris la patte dans un piège, se blessent en tentant de s’enfuir. Il faut savoir qu’il existe des pièges légaux qui provoquent la mort de l’animal par noyade ! D’autres pièges, s’ils ne conduisent pas à une mort douloureuse, sont très stressants pour l’animal prisonnier qui attend l’heure de sa mort (en général coup de matraque, parfois de fusil).
Les pièges n’étant pas sélectifs, des espèces protégées, non piégeables ou domestiques se font prendre (dont des chats par exemple)
Il existe encore bien d’autres types de chasse : chasse à l’arc, chasse en plaine, chasse en boîte, chasse aérienne, chasse de nuit, fauconnerie, chasse au poste, furetage, chasse à l’affût, battue, chasse à l’approche, chasse sous-marine…
L’ANIMAL NUISIBLE
La liste définie par arrêté est reconduite chaque année sans tenir compte de l’évolution sur le terrain et sans études scientifiques préalables. Elle est établie par le Ministère de l’écologie sur le seul avis du Conseil National de la chasse et de la faune sauvage.
Aucune statistique sur cette population d’animaux n’est disponible. Ni aucun chiffre sur le nombre d’animaux tués : des dizaines, des centaines ? Des milliers sûrement !
Voici les espèces classées « nuisibles » en France, dont la liste diffère selon les départements :
- Mammifères : Martre, Belette, Fouine, Renard, Chien viverrin, Putois, Ragondin, Rat musqué, Raton laveur, Vison d’Amérique, Sanglier
- Oiseaux : Oie Bernache, Corbeau freux, Corneille noire, Étourneau sansonnet, Geai des chênes, Pie bavarde
Ce sordide classement autorise les chasseurs et les piégeurs à chasser, piéger ou même empoisonner ces animaux pour certains toute l’année et sans quota. Ces espèces sont pourtant reconnues comme très utiles pour l’équilibre des écosystèmes.
La fouine est une prédatrice des rats d’égouts. Le putois se nourrit de surmulots et de rats musqués. Le renard est considéré comme « un policier sanitaire » tant il permet d’éviter les épidémies en consommant des milliers de rongeurs par an et en s’attaquant toujours aux individus faibles, malades ou morts…
S’il y a certes des animaux susceptibles de causer des dommages, l’homme est souvent à l’origine des nuisances et des déséquilibres engendrés. Le développement du commerce de la fourrure, à la fin des années 20, est à l’origine de la prolifération de certaines espèces sur le territoire français comme le rat musqué, le raton laveur, le vison d’Amérique, le ragondin ou encore le chien viverrin.
Sans parler du développement autant agricole que citadin qui empiète tous les jours un peu plus sur le territoire de ces animaux.
LES ACCIDENTS
Ils sont nombreux chaque année. Bien que les accidents soient fréquents entre chasseurs, il arrive également que des promeneurs, cyclistes, automobilistes, ou autres innocents, fassent les frais de la chasse. Un manque de respect vis-à-vis des mesures de sécurité, un âge avancé et une consommation d’alcool seraient des facteurs propices à ces drames.
On recense environ 180 accidents par an, dont une vingtaine mortels. Les conséquences de cette insécurité vont bien au-delà de ces chiffres : ce sont des millions de personnes, également usagers de la nature, qui restreignent leurs sorties de peur d’être victimes d’une balle perdue
À cela, il faut ajouter les « accidents » avec nos animaux domestiques. Combien de chats et de chiens sont mutilés et tués chaque année, souvent volontairement ?
PRÉJUDICE ÉCOLOGIQUE ET PRATIQUE IMMORALE
Non le chasseur ne régule pas pour rétablir un équilibre cynégétique. La faune s’équilibre naturellement. Les prédateurs régulent les populations de leurs proies, et réciproquement. Pour rappel, 20 millions d’animaux sont élevés et importés chaque année pour que se perpétue ce loisir macabre. Les prédateurs ont été exterminés ou classés nuisibles.
Non, le chasseur ne nous évite pas des accidents de voiture en diminuant le nombre de chevreuils et de sangliers. Ce sont les morcellements de territoire et la surpopulation humaine qui en sont les premières causes. D’autant plus que les chasseurs nourrissent les sangliers, introduisent des chevreuils dans des zones où ils sont absents, etc.
Non le chasseur n’est pas l’ami de la nature.
Chaque année en France, 250 millions de cartouches (8000 t/an) sont tirées, dont la moitié en zone humide. Quiconque se promène dans les bois constatera le nombre de cartouches jonchant le sol, provoquant saturnisme, maladie ayant contaminé plus de 60 % des individus de certaines espèces de canards. La pollution est évidente.
Face à l’inutilité de la chasse, à sa cruauté, à ses dangers, et à ses valeurs (tuer par plaisir, fascination des armes, malveillance, violence…) il est grand temps de stopper totalement ces pratiques.
QUE POUVEZ-VOUS FAIRE ?
Interdire la chasse chez vous, 2 solutions
Mode d’emploi classique ici / Créer un refuge ASPAS
-
Soutenir la proposition du RAC
(RAssemblement pour une France sans Chasse)La chasse doit disparaître. La gestion sanitaire et démographique de la faune sauvage doit être confiée à un organisme d’Etat, représenté par des instances départementales, qui permettra d’établir, dans une approche pacifique, les conditions d’une cohabitation harmonieuse entre les humains et la faune.
Soutenir le collectif pour le dimanche sans chasse et cosigner
Imprimer et diffuser de l’information autour de soi
En savoir plus sur …
Pour les enfants et les instituteurs
Compte rendu de l’action contre la chasse organisée par le Parti Animaliste le dimanche 23 février 2020
Compte-rendu de la journée Cap Associations, le 22 septembre 2019 au Hangar 14
Marché de Noël – Journée pour les animaux
Compte Rendu Rdv Fédération Chasse Gironde
JIDA 2016 Bordeaux
Compte Rendu Rassemblement contre la Chasse 17/09
POUR ALLER PLUS LOIN
La chasse doit-elle cesser ?, live de la chaîne Youtube « La Tronche en Biais » abordant une variété de sujets sous l’angle de l’esprit critique et de la zététique, avec ici en invité Pierre Rigaux de l’ASPAS.
Chasseur Tueur Imposteur, le film coup de poing de Kate Amiguet qui dénonce l’atrocité et l’imposture de la chasse.
Un édifiant plaidoyer en faveur du monde sauvage.