ACTA Gironde – Antispécisme, Véganisme et Droits des Animaux

Végétalisme

Les animaux ne sont pas là pour nous mais avec nous. Pourtant, des centaines de milliards d’entre eux sont exploités et tués chaque année pour notre consommation.

Les manger, prendre leurs œufs, leur lait, leur miel, les obliger à travailler dans les champs, les garder en captivité de manière générale, est un droit que l’on s’est accordé sans les consulter et qui se doit d’être remis en question aujourd’hui, alors qu’en France comme dans de nombreux autres pays, on peut se passer d’exploiter les animaux pour se nourrir.

vocabulaire

Végétarisme = régime alimentaire sans chair animale (viande, poisson).

Végétalisme = régime alimentaire sans produit d’origine animale (chair animale, laits, miel, œufs, graisses, additifs, etc.).

Véganisme = mode de vie refusant, autant que possible, de consommer l’ensemble des produits issus de l’exploitation d’animaux (cela implique le végétalisme, mais aussi une attention portée aux vêtements, spectacles, attractions, sports, etc.).

Antispécisme = refus du spécisme et fondement philosophique du véganisme (plus d’informations sur notre page dédiée)

A-t-on encore le droit d'exploiter les animaux pour se nourrir ?

Les animaux souffrent de l’utilisation que l’on fait d’eux pour la nourriture, comme l’ont montré toutes les vidéos tournées en France dans les élevages et les abattoirs, petits ou grands, familiaux ou industriels, conventionnels ou agréés bio. Les lois “bien-être” (adoptées au compte-gouttes par des parlementaires dont les conflits d’intérêt n’ont rien de secret) ne suffisent pas à garantir un environnement satisfaisant pour les animaux, qui seront tués dans tous les cas, pour leur chair ou parce qu’ils ne produisent plus assez d’oeufs ou de lait pour être rentables.

Qu’ils vivent entassés dans des hangars ou plus libres en extérieur, que les éleveurs les aiment ou non, qu’ils aient envie de les tuer ou non, qu’ils soient tués très jeunes ou plus tardivement, la mort est imposée à ces animaux pour des raisons économiques et pour satisfaire un plaisir passager.

À partir de là, la question n’est pas de savoir pourquoi ne pas manger les animaux et leurs produits, mais pourquoi les manger. Une habitude ou une tradition peuvent-elle justifier la mort de quelqu’un ? Le plaisir que l’on peut trouver à manger un bout de fromage nous donne-t-il le droit d’inséminer cette vache avant de lui retirer son veau pour récupérer son lait maternel pour nous ? En quoi le goût du miel et ses applications médicales nous permettent-ils d’exploiter les quelques espèces d’abeilles mellifères (moyennant des pratiques parfois cruelles) au détriment des nombreuses espèces sauvages qui ne produisent pas de miel ?

Questions de santé

Les associations de nutrition et de diététique dans le monde s’accordent sur le fait qu’un régime végétalien convient à tous les âges de la vie, même pour les athlètes et les femmes enceintes, à condition d’être bien mené.

Dans la mesure où la société nous habitue plutôt à un régime carné, il peut être utile de se renseigner pour équilibrer un régime végétalien, par exemple sur vegan-pratique.fr ou  jemangevegetal.fr. Un suivi par un médecin formé à ce type d’alimentation peut être bénéfique, notamment au cours des premières années, pour trouver un équilibre convenable.

Un végétalisme bien équilibré semble pouvoir aider à lutter contre l’obésité, le diabète de type 2, certains cancers et certaines cardiopathies.

Mais le végétalisme n’est pas miraculeux : n’importe qui peut tomber malade et être plus ou moins sensible à différentes pathologies à cause de divers facteurs génétiques et/ou environnementaux.

Le soja est une très bonne source de protéines. Les isoflavones qu’il contient, parfois appelées “phyto-œstrogènes” pour mieux inquiéter le public, ne posent pas de problème de santé sauf à en consommer des quantités irréalistes. Quant aux laits animaux, ils contiennent de vrais œstrogènes (qui ne sont pas forcément dangereux non plus).

Attention cependant pour les nourrissons qui ne sont pas allaité·e·s : comme pour les laits animaux, seuls les laits végétaux maternisés (préparations infantiles) sont adaptés à leurs besoins.

La vitamine B12 est indispensable au bon fonctionnement du système nerveux. Elle ne se trouve pas dans une alimentation végétalienne. Cependant, depuis sa découverte en 1948, on sait cultiver la B12 grâce à des bactéries. On peut donc en trouver un apport suffisant dans les produits enrichis (plutôt rares en France) ou plus simplement se supplémenter

Contrairement à une croyance entretenue par certains producteurs, la spiruline n’est pas une source fiable de B12 et peut même en empêcher la bonne assimilation

Une carence en B12 peut être détectée par la mesure de l’acide méthylmalonique dans le sang et les urines. Voir le site Vive la B12 pour plus d’informations.

Environnement et faune sauvage

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Protéger l’environnement, c’est aussi protéger la faune sauvage. Mais tout ce qui a trait à l’environnement se prête mal aux généralités et ne peut absolument pas se réduire à un seul facteur. Cependant, toutes choses égales, les régimes végétaliens semblent avoir un impact environnemental réduit par rapport aux régimes carnés habituels, en termes de gaz à effet de serre, de dépense en eau, de déforestation, etc.

Selon une méta-analyse récente regroupant les données de 38700 exploitations agricoles dans 119 pays (Poore & Nemecek 2018), diviser par deux ou exclure entièrement les produits d’origine animale de nos alimentations réduirait considérablement la quantité de terres exploitées, les émissions de GES, l’acidification des sols, l’eutrophisation (dérégulation des processus et cycles écologiques) et les dépenses en eau potable.

On entend souvent  qu’il faut 10 kg de végétaux et 15 000 L d’eau pour produire 1 kg de chair animale. Si cela peut être techniquement juste, la situation concrète est plus complexe, bien que le végétalisme y garde un avantage considérable. The Critical Vegan analyse plus précisément la différence d’efficience entre la production d’aliments d’origine animale et la production de végétaux, afin d’affiner nos arguments et de les adapter à la réalité pratique.

On entend souvent parler des tourteaux de soja pour dire que la nourriture donnée aux animaux n’est pas viable pour l’alimentation humaine. En fait, les tourteaux de soja permettent de produire notamment la farine de soja et donc les protéines de soja texturées, qui peuvent être délicieuses en plus d’être viables.

Privilégier le local et le zéro déchet fait sens d’un point de vue éthique, vis-à-vis de l’environnement, et donc de la faune sauvage.

Quant à l’agriculture biologique, bien que les réglementations sur le « bien-être » animal y sont plus strictes que dans l’agriculture conventionnelle, elle utilise proportionnellement plus de terres (INRA 2013, Hossard et al. 2016, Théière Cosmique 2018), ce qui peut impliquer des émissions plus importantes de gaz à effet de serre (Smith et al. 2019), et le fait que ses pesticides sont « naturels » ne veut pas dire qu’ils sont moins nocifs que les pesticides conventionnels (Science Pop 2016 – pour exemple le pyrèthre, la bouillie bordelaise, ou la roténone interdite depuis 2009).

Une agriculture sans exploitation animale, c'est possible ?

La production des végétaux implique elle-même souvent l’exploitation ou la mort de nombreux animaux, en agriculture conventionnelle comme en agriculture biologique, du fait des pesticides, des fauchages, de l’utilisation des intrants animaux (fumiers, os, sang, plumes) et autres préparations (notamment en agriculture biodynamique avec l’utilisation d’os et d’organes animaux pour les mixtures ésotériques – ae 2019). Comment faire alors pour réduire au maximum l’impact de l’agriculture sur les animaux ? Certains agriculteurs tentent de produire des végétaux sans aucun produit d’origine animale et en respectant au maximum la faune sauvage, mais la viabilité de ce type de pratiques à grande échelle est difficile à estimer aujourd’hui. 

Une certification internationale est cependant développée depuis quelques années avec la combinaison des labels EVE VEGAN 02 et Standard Biocyclique Végétalien, qui indiquent un produit végane issu d’une agriculture bio sans exploitation animale (il n’existe en 2019 aucune certification qui garantisse une agriculture sans exploitation animale sans imposer le cahier des charges de l’agriculture bio). Les vins du château La Rayre ont été les premiers certifiés par ce label en France, et sont en août 2019 encore les seuls dans ce cas.

Au quotidien

Au-delà de la cuisine maison (qui revient bien moins cher que l’achat de plats préparés et de produits transformés et évite de soutenir des marques industrielles), l’offre de nourriture et de restauration sans produit d’origine animale s’est largement développée en France depuis les années 2010, notamment dans les villes. Cette offre confond cependant souvent “végétal” et “végétarien”, incorporant dans ses recettes des oeufs de poules “heureuses” et divers fromages.

Au quotidien, pour éviter de contrôler la présence de produits animaux dans les additifs, acides gras et autres “arômes naturels”, les logos de la Vegan Society et de l’Association Végétarienne de France, notamment, peuvent aider à mieux se repérer lors des achats.

  

Que pouvez-vous faire ?

  • Refuser de consommer les produits d’origine animale et sensibiliser votre entourage sur les réalités de l’exploitation des animaux pour la consommation humaine.
  • Vous renseigner sur les manières de bien gérer une alimentation végétalienne auprès de médecins spécialisés et dans la littérature scientifique pour sensibiliser votre entourage à propos de la viabilité des régimes végétaliens sans en surjouer les supposés bienfaits.
  • Suivre les associations qui enquêtent dans les élevages et les abattoirs en France et rejoindre les groupes et associations qui œuvrent intelligemment sur le terrain en sensibilisant le public, en agissant sur le terrain politique ou en sauvant des animaux.
  • Soutenir les pétitions, campagnes et autres actions de ces associations à destination des entreprises et du gouvernement, demandant un changement institutionnel.

 

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Quelques ressources...

Livres

L’imposture intellectuelle des carnivores
(Thomas Lepeltier, 2017)
Carnage
(Jean-Marc Gancille, 2020)
La face cachée de nos assiettes
(L214, 2019)
Voir son steak comme un animal mort
(Martin Gibert, 2015)
Comment sauver les animaux ?
(Romain Espinosa, 2021)
Quand la faim ne justifie plus les moyens
(L214, 2019)
Le Végétarisme des Lumières
(Renan Larue, 2019)
La libération animale
(Peter Singer, 1975 [2012])
Les paupières des poissons
(Sébastien Moro & Fanny Vaucher, 2018)
Antispéciste
(Aymeric Caron, 2016)
Insolente Veggie (4) Ils sont parmi nous ! (2018)
Insolente Veggie (3) Mort à la viande ! (2017)
Plaidoyer pour les animaux
(Matthieu Ricard, 2014)
Insolente Veggie (1) Une végétalienne très très méchante (2015)
L’INRA au secours du foie gras
(A. Comiti et E. Reus, 2006)
Insolente Veggie (2) L’antispécisme, c’est pas pour les chiens ! (2016)
Théorie du tube de dentifrice
(Peter Singer, 1998 [2018])
Le véganisme – Que sais-je ?
(Valéry Giroux & Renan Larue, 2019)
À quoi pensent les poissons ?
(Jonathan Balcombe, 2018)
La pensée végane
(Renan Larue / collectif, 2020)
Un éternel Treblinka
(Charles Patterson, 2001 [2003])
Les Véganes vont-ils prendre le pouvoir ?
(Thomas Lepeltier, 2019)
L’éthique à table : pourquoi nos choix alimentaires importent
(P. Singer & J. Mason, 2006)
Les cerveaux de la ferme
(Sébastien Moro & Layla Benabid, 2021)