ACTA Gironde – Antispécisme, Véganisme et Droits des Animaux

Le cirque et la préservation des espèces ?

Les espèces les plus présentes dans les cirques français aujourd’hui sont les lions et les fauves (plusieures centaines), les macaques et babouins (une centaine), les éléphants (entre 30 et 40) et les zèbres (quelques dizaines) (Code Animal 2018, p.8).

Les éléphantes des cirques Amar, Gruss, Stéphane Zavatta, Medrano et Bouglione, entre autres, sont nées à l’état sauvage et ont été capturées, arrachées à leur milieu naturel. (Absolut Elephant Database). Les fauves se reproduisent plutôt en captivité aujourd’hui. Gilbert Gruss a affirmé que ses fauves “viennent d’un élevage allemand spécialisé dans ce domaine depuis 15 générations, situé chez Martin Lacey” (Le Figaro 2017).

Frederic Edelstein, du cirque Pinder, considère avoir sauvé ses lions blancs, achetés dans un élevage d’Afrique du Sud fournissant principalement les amateurs de “chasse en boîte” (La Manche Libre 2015). 

D’autres se reproduisent au sein même des cirques, parfois pour obtenir des croisements de tigres et de lions ou pour louer ou vendre les lionceaux illégalement, ce qui semble être monnaie courante dans ces milieux (franceinfo 2017).

Entre 2008 et 2018, le nombre d’animaux dans les cirques a largement baissé, en partie grâce à la nouvelle réglementation mise en place en 2013 et aux contrôles plus fréquents concernant notamment des détentions illégales. Pour exemple, en 2008, on dénombrait 12 hippopotames dans les cirques en France (Code Animal 2008) ; en 2018, ils ne sont plus que deux. Les hippopotames du cirque Luigi Zavatta et du cirque de Venise, détenus illégalement, ont été saisis et placés dans des sanctuaires ; les autres ont disparu sans que l’on sache exactement où (Code Animal 2018, p.8). On ne sait généralement pas non plus où finissent les félins trop vieux pour se produire sur scène (Code Animal 2018, p.46).

Des sanctuaires existent, qui permettent de préserver des animaux du braconnage sans les obliger à vivre dans des conditions ne leur permettant pas de s’exprimer comme ils le souhaitent. Par exemple, le sanctuaires de la Performing Animal Welfare Society aux États-Unis (http://www.pawsweb.org/)  ou le sanctuaire pour éléphants en construction en Nouvelle Aquitaine (www.elephanthaven.com/fr/home).La fondation 30 millions d’amis est en lien avec AAP Foundation en Hollande et Natuurhulpcentrum en Belgique, « des centres de transit qui dirigent ensuite les animaux vers des zoos ou des sanctuaires » (animaux-online 2018).

En mai 2018, le cirque Medrano exploitait encore Lechmee, éléphante malvoyante de 52 ans, avec deux autres éléphantes, malgré les tentatives de Code Animal et de One Voice pour faire placer ces éléphantes dans des sanctuaires au nom de l’article 9 de l’arrêté du 18/03/2011, imposant la mise à la retraite des animaux âgés et/ou malades. En février 2019, sur décision du procureur, One Voice a tenté de saisir l’hippopotame Jumbo du cirque Muller qui le détenait dans des conditions ne répondant pas à la législation – mais les circassiens ont menacé les associations et les forces de l’ordre, qui ont dû repousser la saisie.