ACTA Gironde – Antispécisme, Véganisme et Droits des Animaux

Stéréotypies chez les animaux dans les cirques

« Regardez en liberté, un éléphant se balance constamment. »
Georgika Kobann, co-fondateur du cirque Grüss
(France 5, 2014)

La détention des animaux sauvages implique des troubles physiques, générés par un milieu inadapté et par des conditions de détention trop restrictives. C’est notamment le cas de la déformation des pieds chez les éléphants (à cause de l’impossibilité de se déplacer sur de longues distances), à l’origine de nombreux déclins de santé pouvant aller jusqu’à causer la mort (Bechert, Csuti & Sargent 2008).

Les troubles psychologiques présents chez les animaux sont révélés par les “stéréotypies”, des comportements répétitifs sans fonction apparente. Ainsi les éléphants et les ours dodelinent de la tête ou se balancent d’avant en arrière, les félins font les cent pas dans leur cage et s’attaquent parfois aux barreaux quitte à s’y casser les dents, les babouins, équidés et girafes lèchent les parois de la cage, les primates et les perroquets s’automutilent… Ces comportements, souvent observés chez les animaux captifs, semblent être beaucoup plus présents dans les cirques que dans les zoos. Chez les éléphants, les stéréotypies sont au moins trois fois plus fréquentes dans les cirques que dans les zoos – chiffre qui se multiplie encore lorsque les éléphants sont attachés par des chaînes (Clubb & Mason 2002, p.227-228).

Les stéréotypies sont observées chez les animaux captifs qu’ils soient domestiques ou sauvages – d’ailleurs, la plupart des recherches sur les stéréotypies jusque dans les années 1990 étudiaient les animaux domestiques dans les élevages, dans les laboratoires (Mason & Rushen 2006, p.3)…

Pour les éthologues, à l’exception des dysfonctionnements neurologiques, les stéréotypies sont généralement des réponses à une frustration, que ce soit à cause de la pauvreté de l’environnement, de l’absence de choix ou de l’impossibilité de gérer son territoire, sa nourriture, son emploi du temps (Mason & Rushen 2006, p.12 ; voire aussi Mason et al. 2007, Wesch 2012).

Différentes méthodes d’enrichissement de l’environnement de vie des animaux, tout en apportant quelques améliorations, apparaissent insuffisantes pour effacer les stéréotypies (Swaisgood & Sheperdson in Mason & Rushen 2006, p.256-285), et donc pour effacer les troubles psychologiques qu’elles révèlent.