Hier, nous nous sommes regroupé·es à l’appel d’Acta devant le cirque Arlette Gruss, présentant cette année un spectacle avec des chevaux, des fauves et des ragondins. Nous nous sommes installé·es avec une trentaine de militant·es, certain·es muni·es de panneaux dénonçant l’exploitation des animaux de cirques itinérants, et d’autres muni·es de tracts qu’iels ont pu donner aux passant·es et au public se rendant au cirque. Un discours a été lu au mégaphone tout le long de l’action, ce qui a fortement agacé les circassiens qui ont fini par diffuser de la musique lors de la seconde action, pour que ce discours soit moins audible auprès du public, mais ça ne nous a en rien découragé·es.
Nous étions donc présent·es sur deux représentations, celles de 14h et 17h, les échanges avec les personnes ont été très partagés : de celles complètement réfractaire à notre action dont nous avons pu entendre que les animaux de cirques sont plus heureux que ceux qui sont enfermés dans des zoos, à celles qui nous ont rejoint spontanément (trois personnes ainsi que des gilets jaunes sensibles à la cause animale qui sont venus nous rejoindre après la marche pour l’Australie faite ce jour-là à Bordeaux).
Une altercation a eu lieu avec les circassiens qui voulaient nous faire reculer, car ils n’ont pas apprécié qu’un de nos militants en train de tracter soit trop près de l’entrée du public. Nous avons réussi à calmer la situation, mais une fois de plus la police n’était pas présente à ce moment-là – elle n’est arrivée que bien plus tard, nous avons pu discuter 5 minutes avec eux, mais après, ils sont partis à la buvette du cirque avec le directeur du cirque, avec qui ils sont restés jusqu’à la fin sans se soucier le moins du monde de ce qu’il pouvait se passer.
Suite à cette altercation, les circassiens nous ont proposé de les accompagner voir les installations des animaux en nous montrant bien la paille fraîche des chevaux et leur espace de détente qui consiste à trotter en rond sous un chapiteau – car, comme iels nous ont répondu, « on ne trouve pas de place en ville de 10 hectares pour 10 chevaux, qui puisse ainsi satisfaire leurs besoins naturels ». Puis, l’installation des fauves, qui sont pour elleux comme des animaux domestiques faisant partie de la famille depuis des générations, qui ne connaissent rien d’autre que la captivité – et ça ne leur pose aucun problème de les laisser se reproduire. Pour elleux, les fauves sont heureux ainsi, en captivité, car la nature est devenue bien trop dangereuse dans tous les cas – il n’y a qu’à voir l’Australie en ce moment. Et de toute façon, les animalistes laissent mourir 90% des animaux dans les sanctuaires ou réserves car iels n’y connaissent rien et ne veulent que toucher les subventions… Voilà donc le genre de discours auquel nous avons droit – avec bien sûr, celui qui dit que les problèmes, ça se passe avec les cirques de famille qui ne sont pas assez contrôlés, et qu’ils n’exploitent absolument pas les animaux pour gagner leur vie.
Le journal Sud-Ouest est venu à notre rencontre, nous avons rappelé pourquoi nous étions là, en profitant aussi pour interpeller une fois de plus la mairie de Bordeaux (qui a refusé en juin dernier d’adopter un vœu demandant au gouvernement une loi nationale interdisant les animaux sauvages dans les cirques), alors qu’Elisabeth Borne n’a toujours pas donné signe de vie pour les annonces qu’elle devait faire « à l’automne » à propos de la faune sauvage captive en France.
Merci à Thierry et Pascal pour les photos.
Nous ne lâcherons rien, pour les animaux.
Commentaire sur “Compte-rendu de la manifestation contre les cirques avec animaux, le dimanche 12 janvier 2020”