ACTA Gironde – Antispécisme, Véganisme et Droits des Animaux

Cirques avec animaux – Opinions et positionnements

14 millions de français·es vont au cirque chaque année – c’est-à-dire 21% de la population. D’après un sondage sur le bien-être animal mené par l’Ifop en collaboration avec 30 millions d’amis en 2018, 67% de français·es s’expriment pour l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques, particulièrement chez les jeunes (Ifop/30MA 2018).

Deux docteures vétérinaires ont lancé une consultation auprès de 6000 vétérinaires pour avoir leur opinion sur l’utilisation des animaux dans les delphinariums et les cirques. Sur 1356 réponses reçues, 81% s’expriment pour l’interdiction des animaux sauvages dans les spectacles ; 6,3% n’expriment pas d’opinion ; 12,7% s’expriment contre cette interdiction, invoquant principalement trois raisons : le côté éducatif pour les enfants, le bien-fondé du combat par rapport à d’autres sujets et la stigmatisation de la profession de circassien (Dol et Wyseur 2017).

L’association européenne des zoos et aquariums (EAZA) s’est prononcée globalement contre l’utilisation des animaux sauvages dans les cirques, sur la base des risques encourus par les humains ou les animaux, de la violence des pratiques de dressage et de l’absence de valeur éducative. Elle refuse ainsi l’adhésion aux cirques et aux zoos partenaires de cirques, et prévoyant des sanctions pour les zoos offrant des spectacles similaires à ceux des cirques (EAZA 2017).

La Fédération des Vétérinaires d’Europe (46 organisations dans 38 pays), recommande l’interdiction de l’utilisation d’animaux sauvages dans les cirques en Europe car « leurs exigences physiologiques, mentales et sociales ne peuvent être atteintes de manière adéquates », soulignant également que « indépendamment de la question du bien-être animal,  […] ces mammifères sauvages peuvent causer des blessures physiques au public et à leurs gardiens, mais également transmettre des maladies zoonotiques » (FVE 2015).

Le 22 novembre 2017, en réponse à une pétition de la fondation 30 Millions d’Amis, Michel Castellani et 10 autres député·es proposent une loi pour punir la détention d’animaux sauvages par les établissements de spectacles itinérants (Assemblée Nationale 2017).

Le 17 octobre 2018, se basant sur les recommandations de la FVE, Vincent Ledoux et 16 autres député·es proposent une loi pour faire interdire la détention d’animaux sauvages par les cirques (Assemblée Nationale 2018), que le ministère de l’Intérieur a malheureusement refusé de soutenir, confiant le bien-être animal aux professionnels du cirque.

Le 27 mars 2019, toujours sur la base des recommandations de la FVE et de l’évolution de la situation en France, Robin Reda et 5 autres député·es ont déposé une proposition de loi « visant à l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques, les delphinariums, les montreurs d’ours et les meneurs de loups » (Assemblée Nationale 2019).

Au 30 mars 2019, 345 communes françaises, (dont 68 de plus de 10 000 habitants) se positionnent contre l’exploitation des animaux dans les cirques et appellent le gouvernement à légiférer. Suivez l’actualité des villes françaises refusant les animaux dans les cirques. Fin novembre 2018, l’Assemblée de Corse a accepté une motion déposée en mai (Assemblea Corsica 2018), annonçant soutenir les villes qui refusent les cirques avec animaux sauvages sur son territoire et demandant à l’État de légiférer pour l’arrêt progressif de la présence d’animaux sauvages dans les cirques.

À ce jour, 28 pays interdisent totalement ou partiellement la présence d’animaux, sauvages ou non, dans les cirques : Autriche, Belgique, Bolivie, Bulgarie, Chypre, Costa Rica, Croatie, Danemark, Estonie, Finlande, Grèce, Guatemala, Hongrie, Inde, Irlande, Israël, Italie, Lettonie, Liban, Malte, Mexique, Pays Bas, Pérou, Portugal, Roumanie, Singapour, Slovénie, Suède. Suivez l’actualité des pays refusant les animaux dans les cirques.